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La Tour Eiffel se pare de couleurs japonaises

A l’occasion de Japonismes 2018, la Tour Eiffel va se parer de couleurs japonaises durant deux soirées. Bien évidemment, il y aura bien évidemment Hinomaru (le drapeau japonais) mais il y aura aussi des projections d’oeuvres telles « les iris » d’Ogata Kôrin.

Ogata Kôrin est un peintre japonais de Kyôto. Il a traversé le XVIIe siècle.

Durant toute sa vie, il prit plusieurs noms de ville mais également plusieurs noms d’artiste, dont Kôrin, qui, pour moi, est le nom qui est le plus resté dans les annales.

Son frère cadet Ogata Kenzan était un céramiste. Tous les deux, ils font parti de l’école Rimpa qui est l’une des écoles historiques de la peinture japonaise décorative. Ce sera peut-être le sujet d’un autre billet.

A la différence d’autres artistes, la vie d’Ogata Kôrin est très documentée. En effet, de son vivant, il a gardé et compilé ses correspondances (de jolies lettres, c’est bien), ses carnets et ses recueils de croquis.

La famille Ogata était une famille aisée, même riche, de marchands d’étoffes. Cette aisance financière, à l’ombre d’un père amateur de théâtre Nô, de peinture et de calligraphie lui permet de s’épanouir dans une atmosphère cultivée.

C’est ce père artiste, créateur d’élements de costumes Nô et de kimonos, l’initie à la peinture. Par la suite, d’autres artistes d’écoles artistiques différentes le prendront sous leurs ailes et non seulement le formeront mais lui permettront de développer son style.

A la mort de son père, c’est lui qui hérite de la fortune paternelle et des collections familiales. Dans le Kyoto intellectuel et artistique de la fin du XVIIe siècle, Kôrin va mener une vie, une existence, disons particulière qui le menera à la ruine financière.

C’est à cette période qu’il va « embrasser la carrière de peintre ». Cest à cette période qu’il va peindre une série qui peut être considérée comme l’oeuvre phare de cette période de sa vie et de son art, les Iris ou  紙 本金 地 著色 燕子 花 (shihonkinji chakushoku kakitsubata-zu).

Les iris sont une paire d’écrans à six panneaux. Ils présentent des iris bleus-violets dans un étang d’or. Je n’ai pas pris les panneaux en photo mais j’ai pris les 

A l’origine, les écrans ont été conservés à Kyoto par le temple Nishi Hongagji (oui, vous savez le Temple du complexe boudhiste situé à quelques minutes à pied de la gare de Kyoto), Classés comme Trésor National, ils sont conservés au Musée Nezu de Tokyo.

Si vous désirez les admirer, vous pouvez donc vous rendre dans le quartier de Minato à Tokyo. La station de métro la plus proche est la station Omotesando (sortie A5) au bout de Omotesando. Le bout opposé de cette voie est Harajuku.

Vous serez accueilli par une allée de bambous qui isole le musée de la route. Dès l’entrée, vous êtes happés par un monde de calme.

Le musée a été épargné par les bombardements de 1945. Les collections ayant été mises à l’abri, les expositions ont pu reprendre dès 1946.

Le musée abrite de superbes pièces. Bien sûr, les iris sont des pièces de choix à admirer, mais il y a aussi des céramiques etc.

Vers le début du mois de mai, si vous avez de la chance, vous pourrez admirer, dans le magnifique jardin japonais, les iris de la pièce d’eau. Vous vivez le tableau. C’est une expérience unique.

Prenez également le temps de boire un thé au Nezu café, totalement intégré d’un point de vue paysager dans le jardin. Certains sièges sont situés avec la vue sur le jardin. 

Parlons-en du jardin, il est très calme. Avez-vous déjà constaté comme les jardins japonais absorbent les bruits de la ville ? ou bien est-ce juste une sensation ?

Donc oui, le jardin, ce jardin est historique. Magnifiquement bien entretenu, les arbres sont centenaires et les ambiances sont reposantes. Vous déambulez parmi les statues de kannon, mais aussi parmi des statues plus exotiques comme cette statue d’éléphant.

C’est un véritable havre de paix en pleine ville.