Lectures

« Irezumi » d’Akimitsu Takagi

Irezumi (入れ墨, 刺青 ou タトゥー ou tatouage) désigne une forme particulière de tatouage traditionnel au Japon, qui couvre de larges parties du corps, voire son intégralité. Il peut s’étendre du cou jusqu’au bas des fesses, sur la poitrine et sur une partie des avant-bras. On utilisera plutôt le terme horimono pour désigner l’ensemble des styles.

Aujourd’hui, l’Irezumi, et le tatouage de manière générale, est considéré comme un marqueur social fort et d’appartenance à la pègre. Oui les yakuzas, et on est loin de l’image gentillette des matsuris pendant lesquelles les yakuzas sont les piliers de la fête. Je n’avais pas de doutes mais les derniers ont été levés à la lecture de « Tokyo Vice » de Jake Adelstein. L’auteur est un ancien journaliste. C’est intéressant de découvrir également comment cela se passe du côté presse. Mais trève de disgression, je vous parlais d’Irezumi …

C’est vrai que j’ai hésité longtemps avant d’acheter le livre, je n’avais pas forcément envie de suivre une histoire de tatouage. L’époque était aussi attrayante, le lendemain de la 2nde guerre mondiale… où certains ont cherché et ont pu trouver là une occasion de se réinventer.

Tokyo, été 1947. Dans une salle de bains fermée à clef, deux hommes, attirés par Kinué Nomura, une belle jeune femme, mystérieuse, tatouée… ou bien est-ce le tatouage qui la rend mystérieuse ? En attendant, ces deux hommes retrouvent les membres d’une femme assassinée. Son buste – lequel était recouvert d’un magnifique irezumi, ce célèbre tatouage intégral qui transforme tout corps en œuvre d’art vivante – a disparu. Une salle de bain close, une pièce d’eau fermée de l’intérieur…
Plus tard, la police aura deux autres meurtres sur les bras.

Salle de bain close, en l’occurrence, puisque c’est dans une pièce d’eau fermée de l’intérieur que sont retrouvés les membres et la tête découpés d’une jeune femme dont le tronc a pour sa part disparu. C’est que l’envoutante Kinué Nomura portait un magnifique tatouage intégral – l’irezumi du titre – œuvre de son père, célèbre maître tatoueur. Son corps, ou à tout le moins ce qu’il en reste, est retrouvé par deux admirateurs aux motivations différentes : Kenzô Matsushita d’une part, jeune étudiant en médecine tombé sous le charme de Kinué, et le docteur Heishirô Hayakawa, collectionneur de tatouages, achetant les œuvres sur pied à leurs propriétaires en attendant de pouvoir les récupérer à leur mort. Alors que d’autres meurtres suivent celui de Kinué, Kenzô, frère de l’inspecteur chargé de l’enquête, tente maladroitement de trouver le coupable parmi les suspects, jusqu’à faire intervenir son ami, le génial Kyôsuke Kamisu.

Mais ce livre est aussi l’occasion de découvrir l’histoire de Jiraya – 自来也,  Tsunade – 綱手 et Orochimaru -大蛇丸. Dans le conte, Jiraiya était le souverain d’un puissant clan de Kyushu . Après la ruine de son clan, il devient le chef d’une bande de voleurs chevaleresques et s’enfuit vers la Province d’Echigo. Sur le Mont Myôkô , une montagne au sud du Japon où l’on apprend la magie des crapauds, il rencontre un immortel qui l’initie à la magie lui donnant le pouvoir de se transformer en crapaud. Il finit par retrouver Sarashina, l’homme responsable de la ruine de son clan, et le tue.

Jiraiya rencontre ensuite Tsunade , une belle jeune femme qui maîtrise la magie des escargots, qu’il épouse. Un des serviteurs de Jiraiya,  Yashagoro, jaloux et ensorcelé par un serpent, reçoit les pouvoirs de la magie des serpents. Il prend le nom d’ Orochimaru et décide d’attaquer son ancien maître.

Jiraiya et Tsunade luttent contre Orochimaru, mais ils sont empoisonnés par le venin du serpent et tombent inconscients. Un autre serviteur de Jiraiya arrive à la rescousse. L’histoire se termine brutalement sur cette scène.

Ce conte traditionnel a son importance car ce sera une partie de la solution …

Certains d’entre vous maitrisant les codes de la série Naruto, oui, oui la série animée, connaissent déjà ces personnages puisque dans la série animée, des San-nin apparaissent pour guider Naruto et ses amis. Mais là, on s’éloigne de Tokyo en 1947 et du mystère de la salle de bain close.