Carnet de voyage

Shibamata, ou retour vers le futur à Tokyo.

Lors de mon dernier voyage, mon amie japonaise m’a dit à la fin de la journée «  ah mais est-ce que vous connaissez Tora-san ? » Hum Tora-san ? Ah chouette, on va à Shibamata !

Et nous voilà parties ….

Mais en premier lieu, qui est Tora-san ? Tora-san ( 寅さん) est le héros de la série « 男はつらいよ – Otoko wa tsurai yo » (« c’est dur d’être un homme »).

« C’est dur d’être un homme » est une série de 48 films dramatiques japonais qui ont tous peu ou prou le même synopsis. Tora-san est un marchand ambulant, un « tekiya » qui gagne en vendant de la camelote lors notamment des matsuris ou dans de petits villages japonais. Il arrive donc dans une ville perdue pour vendre sa marchandise, il rencontre une femme rencontrant des difficultés et lui propose de venir lui rendre visite si elle vient à Tokyo. En venant à Tokyo, Tora-san tombe amoureux d’elle et elle lui brise le cœur en tombant amoureux de quelqu’un d’autre. Mais ses malheurs ne s’arrêtent pas aux problèmes de cœur, il doit faire face à toutes une série de problèmes économiques, ou encore familiaux.

La série commence en 1969 avec une scène un peu spéciale qui montre bien l’évolution du Japon de 1969 à aujourd’hui et qui a depuis été coupée par les diffuseurs … Tora-san va présenter ses respects au yakusa … La série s’est achevée en 1995 avec le décès de Kiyoshi Atsumi qui a joué le rôle de Tora-san dans les 48 films.

Le quartier de Shibamata est facilement et rapidement (environ 20 minutes de train) accessible à partir de Oshiage (la station de la Tokyo SkyTree) en suivant la ligne Keisei Kanamachi de la compagnie Keisei.

En arrivant à Shibamata, ce qui m’a frappé, c’est ce sentiment d’un brusque retour dans le temps. Mais où est Marty Mac Fly ? Nulle part mais, dès le quai de la gare, on oublie que nous sommes dans une métropole ultramoderne. On revient dans les années 1960 pour la gare et la place devant et ce sentiment se poursuit. Et le voyage dans le temps se poursuit jusqu’au Tokyo, pardon Edo …

Nous sommes arrivées tard à Shibamata, les magasins fermaient, il faudra donc que j’y retourne, notamment pour mieux découvrir le temple, son jardin et ensuite aller boire un thé au Yamamoto-tei avant de me laisser absorber par le Musée de Tora-san (et son jardin). Le temps de boire un thé dans un magasin traditionnel, les services associés (le jardin et la galerie du Bouddha) du temple étaient fermés. Il n’y a donc pas de photos …

Dès la sortie de la gare, nous sommes accueillies par une statue de Tora-san. Nous voici dans l’ambiance …

Et comme souvent, au bout de la rue, un temple … le Shibamata Taishakuten. Ce temple est dédié au dieu hindou du tonnerre. Il est considéré comme celui chassant les maladies … Bien servie, il faudra vraiment que je retourne à Shibamata …

Dès l’entrée, à gauche, une statue permet de faire le vœu de la guérison. Ici, il faudrait laver la partie du corps souffrante avant d’éffectuer une prière. Dans certains temples, nous pouvons voir des statues métalliques de couleurs différentes. Ces parties plus brillantes, plus choyées par les croyants correspondent aux sièges des maladies et autres douleurs dont les croyants souffrent.

Un peu plus loin, il y a aussi le Musée de Tora-san qui permet de prolonger sa visite dans un Japon oublié.

Mais Shibamata ne se résume pas à sa rue centrale qui n’a pas changé depuis 1850. Le quartier mérite d’y passer une après-midi ou une journée au calme et en pleine séance nostalgie.