Les « Wisterias floribunda » ou les glycines

Aujourd’hui, en rentrant sur Marseille après un week-end en famille, il était question de Colette sur France Inter et de son fabuleux jardin à Saint-Sauveur en Puisaye. L’une des lectures parlait de glycines. En voici un extrait :

« Une forte grille de clôture, au fond, en bordures de la rue des Vignes, eut dû défendre les deux jardins ; mais je n’ai jamais connu cette grille que tordue, arrachée au ciment de son mur, emportée et brandie en l’air par les bras invincibles d’une glycine centenaire…  » Colette, la Maison de Claudine

Les sakuras, c’est très beau mais les glycines, c’est aussi très beau. Ca tombe bien, au jardin botanique, nous avons les deux. Au lendemain des sakuras, les glycines prennent le relais.

La première fois que j’ai pris conscience de l’importance de la présence des glycines au Japon, c’était au Byodoin, à Uji (au sud de Kyoto) au début du moi de mai. Car dans ce temple, non seulement, il y a des azalées mais aussi des tonelles de glycines, des grappes tombantes qui illuminent l’entrée du temple.

Les glycines courent le long des murs, et nous flânons sous leurs grappes descendantes, admirant les milliers de fleurs légères et parfumées. Ca tombe bien, les glycines aiment être pâlissées.

Les glycines sont admirées au Japon depuis des centaines d’années. C’est à la fois un motif populaire sur les kimonos, les ornements pour les coiffes des maikos mais aussi dans les arts.

En préparant ce billet, j’ai découvert qu’on appelait les glycines, les fleurs de Fuji. Mais on dirait bien que ce n’est pas le même kanji qui est utilisé que le kanji du Mont Fuji. Donc attention aux raccourcis.

Les glycines, de leur petit nom Wisteria floribunda (le même wisteria que « Wisteria Lane », ça vous rappelle quelque chose?) , sont des plantes vivaces, au feuillage caduc. Les fleurs sont de couleur lavande, blanche ou rose. On trouve des glycines dont les fleurs sont bicolores, voire plus.

Le genre comprend une dizaine d’espèces différentes mais les 2 les plus cultivées sont Wisteria sinensis (les glycines chinoises très parfumées) et Wisteria floribunda.

• Wisteria floribunda possède de nombreuses variétés horticoles
• Wisteria floribunda ’Macrobotrys’ porte des grappes violettes de plus de 1 m de long,
• Wisteria floribunda ‘Nishiki’ au feuillage panaché, la variété ‘Multijuga’ offre des fleurs blanches et bleues.

C’est une plante rustique et très résistante au froid (jusqu’à -20°c). Par contre, elle est sensible aux maladies. Comme notre région est très rarement atteinte par des températures pareilles, la glycine s’y plait.

Originaire des forêts japonaises, la glycine du Japon est toutefois une plante grimpante exceptionnelle à palisser sur une pergola ou une clôture. Les horticulteurs n’ont eu de cesse de créer de nouvelles variétés de cette espèce, apportant de nouvelles couleurs ou un plus petit développement des branches, ou encore pour allonger les grappes de fleurs. Très proche du point de vue de son entretien de la glycine de Chine, elle en diffère cependant sur quelques points.Wisteria floribunda peut monter jusqu’à 10 de hauteur, en appui sur un support : un arbre, un piquet, une façade. Ses branches croissent en s’enroulant autour de ce support dans le sens des aiguilles d’une montre, au contraire de la glycine de Chine. Les tiges s’épaississent et se lignifient avec l’âge, capables à terme de faire un tronc tortueux de 25 cm de diamètre.

Par contre, la glycine doit être surveillée. Bien que très jolie, elle peut devenir une plante invasive. C’est le cas dans certaines forêts américaines où elles étouffent les arbres indigènes et modifient la lumière disponible pour le sol.

Les fleurs apparaissent en longues grappes de 50 cm, en mai-juin, au milieu des feuilles déjà sorties. Elles sont moins parfumées que celle de l’espèce chinoise. La variété ‘Longissima’ possède des grappes de plus de 1 m de longueur. La longueur et la disposition étagée des grappes apportent une grande élégance à la plante. Contrairement, à la glycine de Chine, les fleurs, de la forme de celles des pois s’épanouissent successivement le long de la grappe en commençant par la base. Les feuilles sont composées de 13 à 19 folioles ovales, effilés à la pointe et aux bords ondulés.

La glycine du Japon a besoin de soleil pour bien fleurir mais tolère la mi-ombre. Le sol doit être bien drainé et riche mais sans excès d’azote. Il faudra prévoir de la tailler régulièrement pour ne pas vous faire gagner par cette liane et des supports très solides et bien fixés. N’oubliez pas la citation de Colette en début de billet.