Lectures

« Petit éloge du Zen » de Sébastien RAIZER.

« Le zen est la spiritualité des samouraïs. Voilà l’essentiel de ce que j’avais choisi de retenir de mes lectures avant de m’envoler de nouveau vers l’Asie. Zen et samouraï : un même principe de pureté et de noblesse devait évidemment les relier. Quelque chose qui incorporait, unissait, transcendait les différents territoires physiques, psychiques et spirituels du réel, ainsi que les extrêmes de la vie et, naturellement, de la mort. C’était le genre de spéculation à moitié hasardeuse que je tenais, de façon quasi superstitieuse, à voir confirmer. Le contexte était simple : je venais de rendre le manuscrit de L’alignement des équinoxes à la Série Noire et l’occasion d’un troisième ou quatrième voyage en Asie du Sud-Est a été le prétexte pour inscrire le Japon en fin de programme. Au fond, cela n’avait rien d’un hasard : c’était le moment. » Sébastien RAIZER. « 

Juste avant de partir au Japon, j’ai vu une annonce pour une rencontre à « ma » librairie avec Sébastien RAIZER. Je ne le connaissais pas, mais après, on ne peut pas connaître tous les auteurs. Revenons à l’auteur … Il était présenté comme un auteur ayant vécu au Japon. Sur le coup, je me suis dit, encore un qui va écrire sur le Japon sans rien y comprendre, prendre le Japon uniquement comme un décor …

A l’heure du rendez-vous, me voici sur place. Je n’avais pas acheté l’ouvrage  » Confession japonaise » pour lequel Monsieur RAIZER venait jusqu’à Marseille faire la promotion. Je me disais que je verrais bien sur place, que je verrais bien ce que l’auteur expliquerait. Je n’étais jamais allée à une présentation de ce style, alors je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Et puis, j’ai vu arriver l’auteur, le même que sur la photo mais en plus buriné, dans un camaieu de noir. L’auteur n’était plus quelqu’un qui avait vécu au Japon mais qui y vit encore, à Kyoto. Qui, en plus d’être écrivain, est un ancien éditeur et un traducteur. Qui, en plus des cours de « free zazen », pratique l’art du Iaidô, l’ art de dégainer le sabre et de frapper en un seul geste. Plus exactement, le but est d’exécuter une technique, avant l’adversaire, choisie en fonction du lieu et du contexte de la situation.
Zazen lui a appris à respirer, la pratique du sabre lui apprend à se mouvoir, et les deux sont intimement liés. Pour ceux qui vont régulièrement à Aki Matsuri au Parc Borely, il y a des démonstrations par Eric-san dans le jardin japonais.

Sébastien RAIZER a commencé à parler. Il a expliqué, avant de présenter son livre, comment il en était venu à vivre au Japon. De la Thailande et de ses chats siamois, au Cambodge et à ses retraites de yoga perdues en pleine jungle à la Corée, à la « clinique » Séoul et puis son arrivée à Kyoto. … « Et puis un jour, j’ai visité le Japon et j’ai découvert que j’y étais chez moi ». J’ai retrouvé dans certaines des situations des sensations que j’ai moi-même éprouvé comme ce sentiment de flotter en découvrant le jardin sec du Ryoan-ji. Je n’ai plus jamais retrouvé cette sensation et elle me manque.

Son « petit éloge du Zen » est l’histoire de son parcours initiatique vers le Japon et la bibliographie associée est riche et variée. On est ici très loin du zen utilisé comme un adjectif dans bien des situations …

C’est un tout petit investissement, 2 euros dans la collection « Folio 2 € » des Editions GALLIMARD.