Lectures

100 % Polar …

Aujourd’hui, j’ai discuté Polar japonais lors du Festival du Poulpe. L’histoire du polar japonais commence (pour moi) avec Matsumoto Seicho que j’ai découvert avec « Tokyo express » emprunté à la bibliothèque de mon village. De là à dire que c’est là que j’ai eu envie de découvrir le Japon, il y a un fossé.

Je vais donc vous proposer une petite sélection d’auteurs et de livres. Attention, ce n’est qu’une petite sélection qui n’a rien de définitive et qui est surtout très personnelle.

Un double suicide d’amoureux et une sordide affaire de corruption. Un meurtrier très méticuleux et une enquête bien embrouillée qui pourrait ressembler à première vue à une visite touristique dans tout le Japon. Dans les bars de Tokyo, l’inspecteur Mihara découvre des pots de vin et la vérité au fond d’un verre. Dans les trains, de Kamakura à Hokkaido, il a de curieux pressentiments devant un paysage de chiffres et apprend aussi la poésie japonaise dans un annuaire des chemins de fer.

Avant de passer à Keigo Higashino, il ne faudrait pas non plus oublier « un endroit discret » …

Un matin d’été, la voiture de l’ingénieur Yuhara pénètre dans le complexe de Nishiki Heavy Industries. C’est aujourd’hui que l’hélicoptère sur lequel il travaille depuis des années doit être livré à son commanditaire, l’Agence de défense du Japon. Sa femme et son fils l’accompagnent pour assister à la démonstration de vol. Yuhara se rend dans son bureau tandis que sa famille l’attend à la cafétéria en compagnie de l’épouse d’un collègue et de son petit garçon. Les deux enfants vont jouer dehors et réussissent à se glisser dans le hangar où se trouve l’hélicoptère, et même à bord de l’appareil. L’un des deux est encore dedans lorsque celui-ci se met à bouger. Bientôt, sous les yeux terrifiés de son compagnon de jeu, l’hélicoptère prend son envol. D’abord stupéfaits, les ingénieurs comprennent bientôt que l’appareil a été manipulé à distance.
Moins d’une heure plus tard, l’hélicoptère s’immobilise au-dessus d’un réacteur nucléaire.

Je conseillerai tous les Keigo Higashino, entre Prophétie de l’Abeille (mon préféré) , l’équation de plein été et la fleur de l’illusion… (quoique celui-ci n’est pas mon préféré).

Il y a aussi les polars signés MIYABE Miyuki, la Reine du polar japonais. Elle devient rapidement un des auteurs phare de la littérature policière nippone en publiant « Une carte pour l’enfer », (que je n’ai pas lu) de son titre original Kasha, roman le plus lu jusqu’à aujourd’hui de l’archipel. Celui -ci lui permet d’obtenir en 1993 l’équivalent du prix « Goncourt du policier ».

Cinq ans plus tard, Miyuki Miyabe offre à ses lecteurs Crossfire, roman réunissant les ingrédients de ces précédents ouvrages, (enquête classique, thriller psychologique, romance amoureuse sur fond de récit fantastique et de critique sociale).

Dans « du sang sur la toile », l’auteur s’interroge sur l’évolution de notre monde et pose la question suivante : une vie imaginaire peut-elle s’achever dans le sang ?

Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tôkyô. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l’une se déroulait sur Internet, où il s’était créé une seconde famille virtuelle. 

Un roman policier d’une adresse diabolique, au suspense maitrisé de main de maître, qui à la fois dresse une sociologie du Japon contemporain et nous plonge au cœur du brasier qui déchire les êtres.

Avec Crossfire, vous suivrez les pas de la jeune et jolie Aoki Junko qui possède un don extraordinaire, celui de déclencher le feu à volonté. Elle commence à utiliser son pouvoir pour rendre la justice et punir les criminels violents. Ses exécutions attirent l’attention des Anges gardiens, une organisation de vigilance secrète qui voudrait l’enrôler. Et le service des incendies criminels de la police de Tôkyô se met à sa recherche.

Ensuite, il y a les Ikebukuro West Gate Park d’Ira Ishida. En tout 3 tomes que j’ai dévoré.

Ikebukuro West Gate Park est un square ouvert aux aventuriers urbains, à la sortie ouest de la gare d’Ikebukuro. C’est là que Makoto et ses amis ont établi leur QG. Makoto a dix-neuf ans, et c’est un trouble shooter, un  » solutionneur d’embrouilles « . Des embrouilles, il n’en manque pas dans ce quartier où se rencontrent gamins à la dérive, yakuzas, filles perdues et clandestins dans le Japon de l’envers. Avec pour seules armes son énergie et sa débrouillardise, Makoto résout les énigmes, vient en aide à ceux qui sont dans la détresse, et tente de ramener la paix dans les rues menacées par une sanglante guerre des gangs… Si Ikebukuro West Gate Park a obtenu le Grand Prix de littérature policière au Japon, il dépasse de loin le cadre du roman policier. Quand on referme le livre, on a l’impression de connaître par cœur ce quartier de Tôkyô, chacune de ses ruelles où se côtoient bars à karaoké et love-hôtels, on s’est attaché à chacun de ses habitants. Par petites touches incisives d’un pinceau très rapide, Ishida Ira a produit une œuvre extrêmement originale, dont la toile de fond plutôt noire s’éclaire de soudaines bourrasques de soleil.

L’exception qui confirme la règle, les deux ouvrages de Jake Adelstein, ancien reporter dans le service Police-Justice du Yomiuri Shinbun, avant de quitter le Japon sous protection.

Quand Jake Adelstein intègre en 1993 le service Police-Justice du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun, il n’a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal.

À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Pour cela, il n’hésite pas à s’enfoncer dans les quartiers rouges de la capitale, dans les entrailles du vice et de la décadence. Approché par les yakuzas, il devient leur interlocuteur favori tout en restant un informateur précieux pour la police. Une position dangereuse, inédite et ambivalente, aux frontières du crime, qui incite Jake Adelstein à entrer dans un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.
Il a consacré l’essentiel de sa carrière à couvrir le trafic d’êtres humains et le crime organisé.

Sans oublier les « Petits meurtres japonais » de Kyotaro NISHIMURA et autre « Pickpocket » de NAKAMURA Fujimori, mais en attendant, il y a les EDOGAWA Ranpo, l’autre roi du crime. Je ne les ai pas tous lu, mais j’ai lu le trio compris dans ce coffret. Le Lézard noir m’a plu mais la Bête aveugle pas du tout.


Mais comme je l’indiquais en haut de l’article, c’est une liste personnelle et surtout évolutive.